Gestion Urbaine et Sociale de Proximité

 « Ensemble des actes concourant au bon fonctionnement d’un quartier » (note de cadrage de la DIV, 1999), soit un travail collectif, en mode projet pour apporter des réponses concertées aux difficultés au quotidien sur un quartier et en améliorer la gestion. Elle anticipe, observe, mesure, corrige, réajuste, développe des projets, fait du lien entre les différents intervenants d’un quartier… Chaque fonction est dotée d’un outil (diagnostic, plan d’actions, indicateurs d’évaluation…) 

C’est une politique publique partenariale et territorialisée qui répond à un impératif de proximité, avec le souci d’associer les habitant.es pour renforcer leur pouvoir d’agir. Dans son rapport « La gestion urbaine de proximité : nouvel enjeu de la politique de la ville » Anna Montanola explicite la notion de GUP en indiquant que celle-ci recouvre trois sous-ensembles distincts :

1. La gestion technique

Elle couvre l’ensemble des actions d’entretien, de maintenance et de réhabilitation du patrimoine locatif La circulaire de 1998 relative aux contrats de ville 2000-2006, précisait que la GUP devrait améliorer la vie quotidienne des habitant.es et l’attractivité des quartiers, tranquilliser et sécuriser les espaces publics, associer les habitant.es à l’amélioration de leur cadre de vie. La GUSP, un concept ancien toujours jeune : un enjeu renouvelé pour les quartiers de la politique de la ville / Juin 2019, qu’il s’agisse du logement comme de son environnement (espaces verts, voirie, éclairage sur l’espace publics, etc.). Elle pose plus précisément la question de leur programmation, du niveau de prestations attendues par les locataires, et des répercussions sur le montant des charges locatives.

2. La gestion sociale

Elle renvoie à l’accompagnement et au soutien des habitant·es des quartiers, qu’il s’agisse de démarches d’accompagnement social des ménages, d’animation du quartier, de dynamisation du tissu associatif local, ou encore de soutien aux initiatives habitantes.

3. La gestion de proximité

Elle fait référence aux équipements et aux services d’immédiate proximité (centres sociaux, maisons de la culture et de la jeunesse, écoles, équipements commerciaux…) ainsi qu’aux espaces structurants du quartier (terrains de sport, places publiques, etc.), avec la question de l’appropriation de ces espaces collectifs et des éventuels conflits d’usages pouvant y survenir. Cette approche souligne qu’au-delà des aspects strictement techniques liés à la gestion du bâti, la GUP renvoie à des aspects humains et sociaux, positionnant à cet égard les habitant·es comme des acteurs indissociables du bon fonctionnement des quartiers : d’où l’extension de GUP à GUSP.

L’idée de proximité est envisagée dans une double acception :

      • un rapprochement géographique ou physique des acteurs institutionnels et associatifs des habitant.es (présence d’agences décentralisées d’organismes d’Habitat Social, de structures sociales délocalisées, d’antennes de Maison de Justice… au cœur des quartiers)
      • une proximité sociale supposant de la part des professionnels une posture d’écoute des habitant.es (attention à leurs usages, leur perception de la vie quotidienne dans le quartier, à leurs idées et suggestions pour l’améliorer).

Cette démarche contribue à la pérennisation des investissements réalisés dans le cadre de la rénovation urbaine. Elle s’inscrit dans la logique de développement social et durable et peut contribuer à renforcer la tranquillité publique et favoriser l’insertion professionnelle.

Couleurs d’Avenir, pionnier de cette démarche

 Couleurs d’Avenir a une longue expérience puisque depuis sa création, ses équipes ont participé activement à l’élaboration de conventions, l’animation et la coordination de leurs mises en pratique et l’évaluation de leurs effets concrets dans la vie quotidienne des acteurs du territoire (et donc de ses usagers). 

MOUS Cœur de Ville

Le créateur de Couleurs d’Avenir fût l’un des pionniers de cette démarche à la fin du XXème siècle sur le territoire de Nanterre (92) lieu d’expérimentation de la première GUP de ce département. Plus tard, Couleurs d’Avenir a toujours été sollicité pour participer aux conceptions partagées, aux évaluations mais aussi au travail d’animation et d’accompagnement des habitants. Par exemple, Couleurs d’Avenir est responsable de la coordination et l’animation de la GUSP de Clichy-sous-bois dans le cadre du projet ORCOD de renouvellement urbain du cœur de ville tout en animant et coordonnant la Maison du Projet du territoire.

La GUSP est l’une des démarches liées aux programmes de Développement Social Urbain tout comme le Conseil Citoyen (que nous évoquons dans une autre page de ce site). Elle est au cœur de la vie participative, du soutien à l’observation, à la réalisation du diagnostic évolutif, à l’identification des problèmes en fonction de la démographie et des diversités. Cette démarche permet aux habitants et acteurs de sentir les changements concrets, d’avoir une écoute et des explications sur des choix, d’être force de propositions et d’avoir la possibilité d’aborder des réflexions bien plus profondes que des interventions purement techniques.  L’occasion de co construire des réalités en dynamiques et en fonction des évolutions permet aux habitants et acteurs locaux d’être associés aux réflexions pour aider aux décisions.

Une méthode de diagnostic

Couleurs d’Avenir propose une méthode de diagnostic pour permettre d’aider les habitants à s’investir dans les projets locaux. Le recueil du témoignage de la vie des habitants, des représentants des structures de proximité aboutit à l’invitation à participer aux marches d’observation, aux rencontres de réflexions sur les sujets propres aux besoins identifiés (exprimés ou peu exprimés). L’un des objectifs est de permettre aux habitants les plus éloignés des dispositifs de concertation classiques de participer. En effet, l’ensemble des aménagements et des services des espaces publics et privés sont parfois à la source de difficultés directes et indirectes pour les ménages.

Ces dysfonctionnements ou tout simplement ces interventions peuvent être handicapants, insécures, inconfortables. Nous considérons que les usagers sont les premiers experts de la GUSP car ils sont les utilisateurs et les bénéficiaires des équipements et services. De ce fait, les suggestions, les témoignages sont importants pour les professionnels responsables de l’entretien, de la mise en place ou de la réalisation d’interventions.

Intervention dans les territoires

Outre les actions dans le domaine formel de la GUSP, Couleurs d’Avenir intervient sur des territoires où il n’existe pas de convention signée officiellement. Les actions sont définies conjointement avec les habitants ressources, les référents d’immeuble, les amicales de locataires et les gestionnaires du territoire, notamment des entreprises d’Habitat Social ou des copropriétés. Chaque action est réfléchie et élaborée en fonction des caractéristiques de la population selon les genres, les âges, les cultures en déterminant particulièrement les publics « cibles » auprès desquels l’impact sera le plus effectif. Parfois, il est utile de travailler en amont des actions collectives en proposant des visites à domicile pour réaliser une médiation avec les ménages concernés à l’abri des yeux et des oreilles extérieures. Dans ce cas, nous passons un contrat « moral » avec des objectifs à atteindre qui seront régulièrement évalués avec le ménage concerné.

Par ailleurs, à l’entrée dans les lieux, il est proposé des visites de «  courtoisie » qui permettent une relation soignée, une information adaptée, une proposition d’accompagnement pour les premiers temps dans la vie de la résidence. Comme il est évoqué dans le chapitre Développement Social Urbain, il est pertinent de prévenir plutôt que de tenter de guérir.

Outils utiles à la dynamique locale

  • Le comité de résidence
  • L’appartement pédagogique

Nous vous invitons à vous rapprocher de nous pour évoquer ensemble vos attentes.